CALDERÓN OU LA SUBVERSION LATINO
(à propos d’Ouz)
C’est du Gabriel Calderón pur sucre de canne. De l’explosif, du jouissif, du provocant, de la bombe idéologique. Ce jeune auteur uruguayen (30 ans) affiche sa radicalité théâtrale. Pour cette pièce il a fait cause commune avec Adel Hakim, directeur du Théâtre des Quartiers d’Ivry, qui aime à s’affronter aux nouveaux rivages de la création. Le résultat tient de la subversion permanente. Reste le sentiment vérifié que Calderón fait passer un souffle d’air frais sur une scène théâtrale parfois poussiéreuse, et cela mérite un coup de sombrero.
Jack Dion – MARIANNE
CALDERÓN PARISIEN
Les trois pièces présentées pour la première fois en France contiennent tous les ingrédients du théâtre de Gabriel Calderón : le rire et le culot, le traitement grotesque de relations familiales difficiles et de conflits anciens non résolus, ainsi qu’une pointe de science-fiction pour remporter le tragique des situations vers d’imprévisibles histoires où s’expriment toutes les facettes de la tragi-comédie.
Javier Alfonso – BÚSQUEDA
Un sens de l’absurde et un goût de la provoc qu’on aime ou pas, mais qui ne peut laisser personne indifférent. Autant le dire tout de suite, moi, j’aime. Dans « Ore », Calderón affronte se coltine avec la guerre, la torture, les médias, et la tragédie à travers une histoire loufoque débouchant sur un débarquement inopiné d’extraterrestres. Dans « Ouz », il s’offre une réflexion finaude sur l’emprisonnement idéologique découlant du primat religieux. Dieu s’adresse à une mère de famille comme il le fit avec Abraham et lui demande de tuer l’un de ses deux enfants. Ce n’est pas sans rappeler également « le choix de Sophie » de William Styron quand un nazi demande à une mère de sacrifier son fils ou sa fille. De cette situation on ne peut plus tragique, Calderón tire une comédie époustouflante, folle à souhait, menée sur un rythme de 100 m, avec un humour à dérider une assemblée mortuaire. On se laisse emporter sans problème par ce voyage au bout de la folie où tout est factice mais où rien n’est gratuit. Retenez le nom de Gabriel Calderón. Il ira loin.
Jack Dion – MARIANNE.NET